[La Bête du Garel à Brignais (détail)]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0901 FIGRPT2890 02
technique 1 photographie positive : tirage couleur ; 10 x 15 cm (épr.)
historique Ca y est, la bête du Garel est officiellement inaugurée le 30 septembre 1989. Rien à voir avec la trop fameuse bête du Gevaudan, le monstre du Loch Ness ou encore l'abominable homme des neiges. La bête du Garel ne risque pas de surgir au détour du chemin. Elle donne plutôt dans le genre statique, à jamais fixée à même le sol, au coeur du quartier du Garel. D'où le nom de l'animal. Depuis quelques mois déjà, tractopelles, râteaux, pioches et truelles s'affairaient autour de l'ancienne décharge de matériaux. Les habitants du quartier, à l'ombre de leurs rideaux, observaient le manège d'étranges silhouettes. Les rumeurs les plus folles commençaient déjà à courir dans la petite bourgade du sud-lyonnais. Brignais vivait au rythme des défilés incessants de camions de terre et de pierres. La légende du monstre du Garel ressortait des tréfonds de l'histoire. En septembre 1989, la bête observe les passants avec ses énormes yeux globuleux. Terrassé, le monstre semble sortir tout droit de la mythologie. Echoué au beau milieu d'un jardin public, écailles au vent, le reptile se fond dans ce décor bien terrestre. Incapable de bouger. Et pour cause : en guise de chair et d'os, la bête du Garel est faite de terre et de ciment. Une création issue de l'imagination débordante d'enfants, maîtrisée toutefois par l'expérience du sculpteur charentais Yves Henri. Car, c'est bien d'une sculpture dont il s'agit ! Une oeuvre monumentale qui prend sa source dans la "lointaine tradition africaine", dixit les artistes en herbe. L'histoire du crocodile, devenu bête du Garel, est, d'ailleurs, relatée dans un conte. Sur le point de trépasser, une mère crocodile demande à sa progéniture de lui trouver une grotte et de cultiver un jardin pour reposer en paix. Dans un dernier élan, elle sollicite Dieu pour garder son âme et transformer son corps en statue. Un voeu exaucé, puisque le crocodile s'est retrouvé à Brignais. La réalité est bien loin de la légende. La sculpture "ludique" est une opération on ne peut plus concrète ; impulsée par le centre socio-culturel de Brignais. Eté 1989, comme partout ailleurs, la ville lance un programme d'animations pour les jeunes qui ne partent pas en vacances. Sept animateurs se retrouvent ainsi chargés de l'encadrement des soixante adolescents et jeunes adultes des quartiers HLM. A Brignais, on profite des vacances pour aménager le jardin public et y créer une mégasculpture. Et, comme une idée ne vient jamais seule, le logo de Brignais vient directement servir de fondation à cette oeuvre. Pas moins de trois mois auront été nécessaires pour réaliser ce monstre, digne du musée des horreurs. Objet décoratif, la bête du Garel n'en reste pas moins une sculpture utilitaire. La tête de l'animal sert ainsi de support à une piste cyclable, qui sillonne le jardin public. La bête du Garel, avec ses cent cinquante mètres carrés, est en passe de devenir un véritable monument à Brignais. Source : "L'oeil était dans Brignais..." / Eric Jupiter in Lyon Figaro, 30 septembre 1989, p.60.
note bibliographique [En ligne] : http://www.yveshenri.com/ (consulté le 15-12-2016).

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